Deuil périnatal : Combien de temps dure la douleur ?

Combien de temps vais-je ressentir cette douleur ? Comprendre le deuil périnatal.

Perdre un bébé, que ce soit pendant la grossesse ou peu après la naissance, bouleverse tout. Le monde semble s’arrêter. Le deuil périnatal est une expérience intime, souvent silencieuse pour certains, mais toujours profondément déchirante (1). Cette douleur n’a pas de durée fixe. Elle évolue, se transforme, et parfois s’adoucit pour laisser place à la tendresse des souvenirs (2).

Avec le temps, l’amour prend une nouvelle forme. Pourtant, chaque parent avance différemment. Au Canada, environ six morts périnatales surviennent pour 1 000 naissances, rappelant que derrière chaque chiffre, il y a une histoire, un prénom, un espoir inachevé (3).

Qu’est-ce que le deuil périnatal ?

Le deuil périnatal désigne la perte d’un bébé survenue pendant la grossesse, à l’accouchement ou dans les jours suivant la naissance. Cette réalité peut se manifester sous plusieurs formes :

  • Une fausse couche, vécue par environ 15 à 20 % des grossesses (4).
  • Une mort in utero, qui interrompt brusquement l’attente.
  • Un décès néonatal, dans les tout premiers jours de vie (5).

Chaque situation demeure unique, mais toutes traduisent un même amour immense pour un enfant parti trop tôt. Ce deuil invisible, souvent méconnu, mérite d’être reconnu et accompagné avec une infinie bienveillance (6).

Combien de temps dure la douleur du deuil périnatal ?

J’aimerais pouvoir te répondre en chiffres : quelques jours, quelques semaines, quelques mois… ou peut-être quelques années. Cependant, la vérité est plus complexe. Aucun calendrier ne peut contenir la profondeur d’un tel chagrin. Le deuil périnatal ne se mesure pas en temps, mais en chemin parcouru, en respirations retrouvées, en petites victoires du quotidien (7).

La durée de cette douleur dépend de nombreux facteurs : le contexte de la perte, le soutien reçu, ton histoire personnelle et les ressources que tu découvres au fil du temps (1)(8). Pour certains, un apaisement doux émerge après quelques mois. Pour d’autres, il faut plus de saisons, plus de tendresse, et plus d’espace intérieur.

Le temps n’efface pas la peine, mais il transforme la blessure en une trace d’amour silencieuse. Peu à peu, elle apprend à cohabiter avec la vie (2).

« Le deuil périnatal n’a pas de règle, il a un rythme, celui du cœur… » 

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Les étapes du deuil et leurs particularités chez les parents

Le deuil périnatal n’est jamais linéaire. Il se vit en vagues, parfois douces, parfois violentes (5). On parle souvent d’étapes, non pour enfermer l’expérience, mais pour mieux la comprendre (6). Ces étapes peuvent se mêler, revenir ou s’entrecroiser. Chaque parent avance à son rythme, avec ses émotions et sa façon d’aimer.

Le choc arrive d’abord, brutal et irréel. Tout semble flou, comme si le corps continuait de bouger alors que l’esprit s’était arrêté. Le temps se suspend. Beaucoup décrivent ce moment comme une sidération, une impossibilité de croire ce qu’il vient de se produire. Puis vient la colère, souvent dirigée contre soi, contre la vie donnant un sentiment d’injustice (1). Elle peut se tourner vers le corps qui « n’a pas su », vers le système médical ou vers la vie. Cette colère est naturelle. Elle exprime l’amour brisé et la frustration d’un rêve interrompu.

Ensuite, la culpabilité s’installe parfois, subtile mais puissante. On se demande si quelque chose aurait pu être fait autrement. Ces pensées sont fréquentes, mais elles ne reflètent pas la réalité. Rien n’aurait pu empêcher cette perte. La culpabilité traduit souvent le besoin de donner un sens à l’insupportable (8). 

Puis, la tristesse prend toute la place. Elle est profonde, physique, épuisante. Les larmes coulent sans prévenir. L’absence devient tangible : la chambre vide, les vêtements jamais portés, le silence. Cette étape demeure essentielle, car pleurer, c’est honorer ce lien d’amour.

Enfin, l’acceptation ne signifie pas oublier. Elle invite à apprendre à vivre avec. C’est un apaisement fragile, où la douleur cohabite avec les souvenirs tendres (7). Certains parents choisissent de donner un sens à cette épreuve, en s’impliquant, en partageant leur histoire, ou en accueillant la vie différemment.

Chaque parent vivra ces étapes à sa façon. Certains se reconnaîtront dans toutes, d’autres dans quelques-unes seulement. Et c’est parfaitement normal. Le deuil périnatal n’a pas de règle, il a un rythme, celui du cœur.

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« Honorer la mémoire de son bébé, c’est continuer à l’aimer autrement. »

Comment trouver du soutien pendant le deuil ?

Se sentir entouré change tout. Le soutien des proches, des groupes de parents endeuillés et des professionnels spécialisésNous joindre joue un rôle essentiel (3)(4). Être écouté sans jugement, partager ses émotions et se sentir compris sont des éléments précieux pour retrouver un souffle (5)(8).

Dans des cliniques axées sur la périnatalité, telle que Passion Maternité, l’approche holistique accompagne le corps, le cœur et l’esprit. Grâce à des rituels symboliques, des soins enveloppants et des moments d’écoute sincère, les parents trouvent un espace pour déposer leur chagrin et réapprendre la douceur (6). C’est une main tendue pour traverser, à ton rythme, ce passage empreint d’amour et d’humanité.

Apprendre à vivre avec l’absence et à honorer la mémoire de son bébé

Le deuil ne s’efface jamais complètement, mais il évolue avec le temps. Progressivement, les souvenirs douloureux laissent place à des gestes empreints d’amour : écrire une lettre, allumer une bougie, créer un album ou planter un arbre (7). Ces rituels aident à transformer la douleur en lien et à reconstruire une paix intérieure durable (1).

Honorer la mémoire de son bébé, c’est continuer à l’aimer autrement. C’est permettre à son histoire d’exister, doucement, dans la lumière plutôt que dans l’ombre. C’est aussi reconnaître que cet amour, bien qu’interrompu, reste vivant au creux du cœur, dans le souffle du quotidien.

Quand demander de l’aide professionnelle ?

Il est essentiel de chercher de l’aide lorsque la tristesse devient écrasante, que le sommeil ou l’appétit se dérèglent, ou que la culpabilité empêche d’avancer (8). Un accompagnement par un psychologue, un professionnel en relation d’aide ou une accompagnante périnatale offre un espace sécurisant pour se reconstruire (2)(4).

Parler, c’est déjà guérir un peu. Le deuil n’est pas une faiblesse, c’est une traversée. Être soutenu permet d’en ressortir avec un cœur plus doux, un souffle plus apaisé et l’envie discrète de réapprendre à vivre (5).

Références sources :

  1. Farrales, L. et al. (2020). What bereaved parents want health care providers to know when their babies are stillborn: a community-based participatory study. BMC Psychology, University of British Columbia.
  2. Parental grief following infant death in the NICU: a longitudinal mixed-methods exploration of parental experiences and influencing factors. (2025). BMJ Open.
  3. Charrois, E. M., & Bright, K. S. (2020). Effectiveness of psychotherapeutic interventions on psychological distress in women who have experienced perinatal loss: a systematic review protocol. University of Calgary.
  4. Protocol for evaluation of the continuum of primary care in the case of a miscarriage in the emergency room: a mixed-method study. (2017). Québec, Canada.
  5. Factors associated with the grief after stillbirth: a comparative study between Brazilian and Canadian women. (2016). University of Quebec en Outaouais.
  6. Seeking mental health support for feelings of perinatal depression and/or anxiety during the COVID-19 pandemic: A qualitative descriptive study of decision-making. (2023). Ontario & Colombie-Britannique.
  7. Postpartum people’s experiences of and responses to the COVID-19 pandemic: A descriptive qualitative study. (2022). British Columbia.
  8. Recommandation sur l’utilisation d’instruments de dépistage de la dépression durant la grossesse et la période postnatale. (2022). Université de Calgary & Agence de la santé publique du Canada.

1 réflexion au sujet de “Deuil périnatal : Combien de temps dure la douleur ?”

  1. Quel bel article réconfortant rempli de douceur et d’humanité. Il met des mots sur la réalité de celles et ceux qui traversent cette épreuve. Merci de rappeler que chaque deuil est unique et qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de vivre sa douleur. 💛

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